Pour un Grenelle de Seveso
Lorsque Rouen brûle, ne regardons pas ailleurs …
Mobilisons-nous pour « un Grenelle » des sites Seveso ! Par Jean Louis LOUVEL
Rouen et son agglomération, ont été le théâtre dans la nuit de mercredi 25 au jeudi 26 septembre dernier d’un accident industriel que nous devons considérer comme majeur, sur l’un de ses nombreux sites Seveso.
Toute la journée de jeudi de nombreux messages de soutien et de gratitude ont été adressés aux forces de sécurité, notamment les pompiers qui sont arrivés à maitriser puis à éteindre le feu au bout de 18 heures.
Dès le lendemain vendredi, interrogations et suspicions de la part des habitants, d’associations et d’élus se sont multipliées en dépit des messages se voulant rassurants des services de l’Etat.
Ce samedi certains politiques demandaient le transfert de ces sites en dehors des villes tandis que d’autres exigent de l’Etat un Plan Marshall.
Parallèlement des citoyens légitimement inquiets ont déposé plainte au pénal.
La fin d’un cycle de 40 années.
Depuis l’accident de Seveso en 1976 (rejet accidentel de dioxine heureusement sans victime), l’Union Européenne s’est emparée de la question en se dotant d’une législation sur la prévention des risques industriels majeurs.
Les trois directives de 1982, 1996 et 2013 transposées dans notre droit national ont constitué des progrès manifestes.
Parallèlement, l’Etat a modifié des règles d’urbanisme de façon à les rendre plus drastiques.
Aujourd’hui nous disposons d’un arsenal juridique portant sur :
- L’établissement d’une nomenclature et le recensement de ces sites parallèlement à un renforcement de leurs contrôles qu’il nous faut continuellement améliorer ;
- La réalisation « d’études de danger » pour évaluer les zones exposées. Reste qu’à Toulouse, il faut l’avoir à l’esprit, l’explosion du nitrate d’ammonium avait été écartée dans les scénarios par l’exploitant. Le législateur en a tenu compte en 2003, il faut donc veiller à continuellement les adapter ;
- L’édiction de règles d’urbanisme plus drastiques visant à empêcher l’urbanisation nouvelle dans les zones à risque et diminuer le recouvrement des zones d’habitation avec les zones de danger. Nous pouvons nous interroger sur l’éco-quartier « Flaubert » en proximité immédiate avec le site LUBRIZOL et d’autres sites Seveso ;
- L’édiction de Plans d’urgence Opérationnels Internes (POI) et externes, Plans Particuliers d’Intervention (PPI) dont chacun a pu constater à Rouen qu’il n’avait pas fonctionné comme il le devait ; sans oublier que les Rouennaises et les Rouennais ont déjà subi en 2013 un incident majeur d’une fuite d’un gaz malodorant le « mercaptan ».
En 40 ans nous avons été au bout de ce double dispositif - européen et national - visant à identifier les risques, prévenir les accidents majeurs et limiter leurs conséquences pour l’homme et l’environnement.
Toute cette réglementation n’a pu empêcher la survenance d’accidents et de catastrophes industriels. Il est vrai que le risque industriel est inhérent à toute société développée.
Alors doit on se satisfaire de l’existant ?
Non !
Si ce dispositif est cohérent, il mérite aujourd’hui d’être complété. A mon sens, trois chantiers prioritaires doivent être désormais engagés sans tarder.
Trois chantiers prioritaires à engager :
Premier chantier : l’exigence d’une expertise pluraliste et contradictoire des risques.
On le sait, la défiance des citoyens vis-à-vis des décideurs publics, et notamment politiques, n’a jamais été aussi grande.
Chacun de nous a en tête des précédents où les pouvoirs publics ont menti sciemment aux français comme en 1986, le Gouvernement affirma pendant deux semaines que le nuage radioactif de Tchernobyl n’avait pas franchi la frontière…
Trois jours après la catastrophe nucléaire les pouvoirs publics annonçaient à la télévision que « ça ne menace personne actuellement sauf peut-être dans le voisinage immédiat de l’usine, et encore c’est surtout dans l’usine que je pense que les russes ont admis qu’il y aurait des personnes lésées ».
D’abord nier, puis sous la contrainte minimiser, avant d’admettre et parfois reconnaitre …
Cette question est d’autant plus cruciale à traiter que les réseaux sociaux font qu’aujourd’hui nombreux se sentent ou se proclament experts.
Deuxième chantier : l’indispensable transparence de l’information.
L’article L 124-1 du Code de l’environnement consacre « le droit de toute personne à accéder aux informations relatives à l'environnement détenues, reçues ou établies par les autorités publiques ».
Nous en sommes aujourd’hui encore loin, les raisons sont connues : la persistance d’une culture administrative ancienne de rétention d’informations ou le sentiment que les questions en jeu sont trop complexes pour que les citoyens s’en saisissent.
Sur cette question aussi, il est indispensable de penser et d’adapter des outils d’informations fiables, compréhensibles par tous et réactifs.
Troisième chantier : l’association et / ou une participation accrue du public.
Sous des aspects techniques (implantation d’un nouvel établissement, modification ou réalisation d’aménagements autour des établissements publics, etc…), l’accès effectif du public aux informations détenues par les pouvoirs publics et les consultations citoyennes méritent d’etre confortées, même si, nous l’avons observé, la pratique n’est pas à la hauteur des espérances démocratiques et ne répond pas aux peurs et aux craintes légitimes des citoyens face à une telle catastrophe.
Longtemps nous avons vécu à côté des sites Seveso ; désormais il nous faut apprendre à vivre avec, en tout cas à court et moyen terme.
Un nouvel enjeu : celui de l’acceptabilité du risque par les populations.
Au-delà de ces trois chantiers, l’enjeu fondamental réside, selon moi, dans l’acceptabilité par les citoyens du risque industriel.
Il convient en effet de distinguer le danger, du risque. C’est la connaissance du danger (par une expertise partagée et contradictoire, par un droit à l’information effectivement exercé) qui permettra d’avoir conscience du risque encouru et dès lors de l’accepter ou de le refuser en tout ou partie.
Dans notre vie quotidienne nous y sommes déjà confrontés et habitués pour des risques individuels comme le risque routier avec plus de 3.200 tués, ou le tabagisme avec près de 80.000 morts par an.
Sans parler des fumées de barbecues au charbon de bois, que nous savons cancérigènes et que nous acceptons en toute connaissance de cause …
Décider de prendre la route ou de fumer, avec les risques connus encourus, engage chacun d’entre nous et nous l’assumons.
Nous devons être également en situation de se prononcer en tant que citoyens responsables, éclairés sur ces enjeux industriels aux conséquences potentiellement dévastatrices pour notre santé ou notre environnement.
J’entends depuis jeudi les injonctions de transfert des sites Seveso loin des villes ou de lancement d’un « Plan Marshall ».
Je ferais simplement observer aux seconds que depuis 2001, aucun gouvernement de droite comme de gauche ne s’est saisi de ce dossier. Il est aujourd’hui facile dans l’opposition de réclamer que les pouvoirs publics dégagent rapidement plusieurs milliards d’euros.
Il est en revanche essentiel de décider collectivement que la résorption des sites Seveso, notamment en zone urbaine devienne une priorité budgétaire nationale.
Considérer que dégager des crédits publics nationaux et locaux et / ou d’exiger des industriels de financer résoudrait cette situation, est en soi insuffisant.
France Stratégie relevait pertinemment que « lorsque le citoyen ne maîtrise pas par lui-même son degré d’exposition à un risque, et lorsqu’il identifie des puissances susceptibles de peser sur le travail des scientifiques pour témoigner du travail d’intégrité, il exprime sa défiance ».
C’est-à-dire que dans certains cas, il faudrait être en situation d’accepter d’arrêter l’exploitation d’un site avec toutes les conséquences économiques et sociales que cela engendrerait.
Dans d’autres cas, il s’agirait de concevoir un « cordon foncier » soit par des mesures d’expropriation soit par des servitudes d’utilité publique ? Mais à quel coût pour les communes concernées ?
En tout état de cause, il faudrait saisir cette occasion pour reposer la question de la sécurisation de l’ensemble de tels sites.
A l’instar de la mobilisation sur la transition écologique et énergétique, j’appelle de mes vœux une mobilisation nationale des pouvoirs publics, des élus, des associations et des citoyens autour d’un « Grenelle des sites Seveso » en France, qui plus est dans le contexte d’urgence climatique.
Le gage de succès réside dans la volonté et la détermination de ceux qui nous gouvernent de faire en sorte que les citoyens de notre pays s’approprient une culture du risque aujourd’hui à l’état balbutiant.
J’entends pour ma part depuis jeudi les inquiétudes hautement légitimes de nos concitoyens que je fais miennes.
Alors soyons précis et concrets :
Précis, d’abord.
Nos concitoyens exigent des services de l’Etat la transparence totale sur les résultats des analyses réalisées et ils ont raison de demander des explications. Chaque père et mère de famille est naturellement inquiet pour l’avenir et la santé de ses enfants, de sa famille et de ses proches.
Mais nos concitoyens sont aussi en droit d’exiger des clarifications des élus locaux et notamment de la ville de Rouen (commune sur laquelle est installée Lubrizol depuis 1956).
Qui croire ?
Son maire quand il dit « comprendre les interrogations, comprendre les inquiétudes » mais « appeler à la raison ».
Ou le candidat conseiller municipal, ancien Président de région qui au même moment « exige du Gouvernement du respect et du concret » en affirmant qu’il est « notoire que ce panache de fumée (…) contenait des particules (résidus d’hydrocarbures notamment aux propriétés cancérigènes) ». Les rouennais ont raison de demander à leurs élus locaux des clarifications.
Concret, ensuite.
Nos Elus métropolitains et notamment rouennais accepteraient-il dès cette semaine un moratoire par exemple pour toutes les communes concernées par un site Seveso ? sur la poursuite de la procédure du Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (PLUI) en cours de révision ? Ou encore de suspendre les travaux du quartier de l’Eco Flaubert conçu en proximité immédiate des principaux sites Seveso de la Métropole ?
L’urgence est sanitaire ; elle est aussi économique.
Nos commerçants, artisans, professions libérales et toutes les forces vives rouennaises ont dû composer ces deux dernières années avec d’importants travaux en centre-ville. Ils souffrent depuis maintenant un an des manifestations chaque samedi, souvent violentes.
Ce sinistre industriel, quel qu’en soit la cause qui sera identifiée par l’enquête judiciaire, ternit l’image de Rouen et par là même altèrera son attractivité et la fierté d’être rouennais.
Une prise de conscience nationale est nécessaire et urgente car tous les départements métropolitains (à l’exception de trois) sont concernés. Plus de 1300 sites en France recensés en 2018 dont 20 % à proximité d’un fleuve.
La Seine Maritime est le département français qui détient le nombre le plus élevé d’établissements Seveso mais qui est aussi un département reconnu pour son agriculture, nombre d’agriculteurs Seinomarins sont et seront lourdement impactés par l’ampleur de ce sinistre.
Alors je dis oui : Agissons autrement et mobilisons-nous pour « un Grenelle » des sites Seveso, j’y suis prêt avec toutes les femmes et les hommes de bonne volonté, il ne s’agirait pas qu’après deux accidents, il n’y ait à Rouen que 2 avants et aucun après !
Jean Louis Louvel Rouen le 29 septembre 2019
Les gens du voyage aux premières loges
L'usine Lubrizol se trouve en bordure de la ville de Rouen, dans une zone dans laquelle on trouve également l'usine soeur de l'ex-usine AZF de Toulouse. La zone fait l'objet de 2 PPRT prescrits. Si c'est un type d'endroit nécéssaire à notre vie et à notre économie, ce n'est pas exactement là qu'on a envie de partir en vacances. C'est pourtant là, exactement au milieu, à quelques dizaines de metres de la limite de la zone PPRT, le long des murs de l'usine Lubrizol, que l'on a installé une aire d'accueil des gens du voyage.
Prévention de la radicalisation : quel rôle pour les maires ?
Cliquer sur l'image pour télécharger le dossier du ministère de l'intérieur à destination des maires
L’AMF vient de mettre en ligne sur son site internet une note détaillant les différentes mesures du plan gouvernemental de lutte contre la radicalisation violente et les filières territoristes. Au delà des actions envisagées sur le plan sécuritaire, ce plan contient un volet préventif et d’accompagnement des familles. C’est dans ce dernier cadre que les maires peuvent utillement agir, rappelle l’association. Les maires et les services municipaux sont ainsi invités à diffuser auprès de la population le numéro vert (0 800 005 696) de la plate-forme téléphonique du centre national d’assistance et de prévention de la radicalisation (CNAPR) créée afin que les familles ou les proches d’une personne puissent signaler des signes de basculement dans la radicalisation.
L’AMF rappelle à ce sujet que le ministère de l’Intérieur met en ligne depuis fin novembre la liste des différents indicateurs de basculement qu’utilisent les écoutants de la plate-forme téléphonique du CNAPR pour identifier au mieux les situations de radicalisation. On apprend ainsi que « le processus de radicalisation ne peut être caractérisé que s’il repose sur un faisceau d’indicateurs » et « qu’un seul indice ne suffit pas pour caractériser l’existence d’un risque de radicalisation et que tous les indices n’ont pas la même valeur », indique le sécrétariat général du comité interministériel de prévention de la délinquance (SG CIPD), auteur du document. Le SG CIPD rend également public un tableau de synthèse des indicateurs de basculement classant les différents indices en « signaux forts » et « signaux faibles » de basculement vers la radicalisation.
Dans sa note, l’AMF explique également la façon dont sont exploités les signalement recueillis, notamment localement, où la décision d’informer le maire revient au préfet après l’accord du procureur de la République. Les maires sont aussi invités à collaborer « activement » aux cellules de suivi départementales sur la radicalisation, leur « connaissance de leur commune et de ses habitants » étant « de nature à apporter une complémentarité d’action et une cohérence d’ensemble dans le cadre de la prise en compte des situations individuelles sensibles », explique l’AMF dans sa note. L’association y demande enfin à ce que les maires et les présidents d’intercommunalité « soient plus étroitement associés » aux sessions de formation organisées par le SG CIPD
Télécharger la note de l’AMF sur la prévention de la radicalisation.
Télécharger le référentiel des indicateurs de basculement dans la radicalisation.
Télécharger le tableau de synthèse des indicateurs de basculement.
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Comment réagir en cas d'attaque terroriste ?
A la suite des attentats du 13 novembre 2015, le Gouvernement lance une campagne de sensibilisation pour mieux préparer et protéger les citoyens face à la menace terroriste. L’affiche "réagir en cas d’attaque terroriste" donne des instructions pratiques qui s'articulent autour du triptyque: "s’échapper, se cacher, alerter".
L’affiche donne des instructions pratiques pour réagir en cas d’attaque terroriste. Placée du point de vue de l’individu, elle permet à chacun de connaître, comprendre et assimiler en amont les comportements de base à tenir en pareille situation. Ces comportements sont résumés par le triptyque « S’échapper, Se cacher, Alerter ».
La première réaction doit toujours être l’évasion ; dans l’hypothèse où elle est impossible, il faut chercher un abri ou une cache. Une fois hors de portée ou protégé, il faut, enfin, alerter les forces de l’ordre.
Pour chacun des volets du triptyque, l’affiche recommande des actions simples et concrètes. Si certains gestes relèvent du bon sens, d’autres ne sont pas toujours connus et évidents. Tous concourent ainsi à l’assimilation de réflexes qui sauvent.
Pour formuler les conseils et illustrer les gestes, les termes et les illustrations ont été réfléchis et choisis de façon à éviter tout effet anxiogène. Sur le modèle des consignes de sécurité à bord des avions de ligne ou plus largement des tutoriels en images, les codes visuels de l’affiche concentrent l’attention du lecteur sur les comportements salvateurs.
L’affiche rappelle également quelques règles de base en matière de vigilance. La prévention reste la meilleure façon de déjouer une attaque terroriste et de sauver sa vie et celle des autres.
Les différents messages ont été élaborés en étroite collaboration avec les forces d’intervention et les ministères concernés. Parallèlement, ils ont été testés auprès de panels représentatifs de la population afin de vérifier leur degré de compréhension et d’assimilation.
L’affiche sera diffusée par tous les ministères via le canal VIGIPIRATE. Les responsables des lieux accueillant du public (préfectures, mairies, grands magasins, universités, stades, musées, etc..) devront l’apposer dans les halls d’accueil près des affiches VIGIPIRATE. Ces affiches seront également téléchargeables sur gouvernement.fr et risques.gouv.fr, et largement diffusées sur les réseaux sociaux. De plus, vous pouvez la télécharger au format .pdf ici
Stop-Djihadisme : un site à consulter d'urgence
Face à la montée des menaces liées au terrorisme Djihadiste, le gouvernement a mis en ligne un site internet spécialisé, nommé Stop-djihadisme. Articles et vidéo décryptent la propagande djihadiste, exposent les techniques de manipulations, précise l'action de l'Etat
On y trouve aussi un numéro vert et des conseils précieux pour les parants ou les encadrants de jeunes qui se poseraient des questions
Lutte anti-terroriste : un étude comparative des systèmes européens
À l’initiative de Mme Nathalie GOULET (UDI-UC - Orne), présidente de la commission d’enquête du Sénat relative à la lutte contre les réseaux djihadistes, de M. André REICHARDT (UMP - Bas-Rhin), co-président et de M. Jean-Pierre SUEUR (Soc - Loiret), rapporteur, le Sénat publie une note de législation comparée relative aux dispositifs de lutte anti-terroriste mis en place par quatre pays européens (Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Royaume-Uni) et par l’Australie.
Après les attentats de janvier et au moment où une grande partie de la communauté internationale se mobilise pour améliorer l’efficacité de la lutte anti-terroriste, cette étude, qui réunit les éléments factuels pertinents relatifs au dispositif anti-terroriste de chacun de ces pays, permet de faire le constat, d’une part, d’une certaine cohérence de la réponse apportée à ce jour par les différents États concernés en matière d’action des services de renseignement et de mobilisation de la justice, d’autre part, de l’existence de pratiques innovantes dans certains pays comme les Pays-Bas en matière de prévention de la radicalisation.
Zika : un nouveau virus propagé par le moustique tigre
À peine est-on sorti, ou presque, de la crise Ebola en Afrique de l'Ouest qu'un autre agent infectieux commence à faire parler de lui : le virus Zika.
Malgré son joli nom (qui lui vient de la forêt de l'Ouganda où il a été découvert en 1947), ce virus représente, selon le journal médical britannique The Lancet, « une nouvelle menace mondiale à la santé ».
Encore relativement mal connu, capable de se propager dans de nombreuses parties du monde, transmis par des moustiques, le Zika est un autre agent infectieux « émergent ». C'est pourquoi il inquiète de plus en plus les autorités de santé publique - notamment la section de l'Organisation mondiale de la santé responsable des Amériques - l'Organisation panaméricaine de la santé, basée à Washington.
Le Dr Sylvain Aldighieri, responsable de l'Unité sur le règlement sanitaire international, brosse un portrait de la situation dans les Amériques.
« Depuis mai-juin 2015, des épidémies de grande ampleur ont été détectées dans le nord-est du Brésil. » — Dr Sylvain Aldighieri
À quoi ressemblent le virus Zika et les infections qu'il cause chez l’humain ?
La Dre Dominique Rousset, responsable du Laboratoire de virologie à l'Institut Pasteur de la Guyane, à Cayenne, en Guyane française, explique les modes de transmission du virus et ses effets.
« Dans la très grande majorité des cas, on considère que l'infection peut être asymptomatique. » — Dre Dominique Rousset
Le Zika est un arbovirus de la même famille que le virus de la dengue et se transmet par le même vecteur, le moustique Aedes aegypti. Donc, des infections généralement bénignes. Sauf qu'on a observé que le Zika peut aussi avoir des conséquences plus graves sur la santé.
C'est ce qu'on voit actuellement au Brésil, où l'on a recensé entre 440 000 à 1 300 000 de cas de Zika. Et où l'on a signalé des cas de microcéphalie (crâne et cerveau plus petit) chez des bébés nés de femmes qui avaient été infectées lorsqu'elles étaient enceintes. Cette relation de cause à effet n'a pas encore été absolument établie, mais elle semble s'avérer de jour en jour.
Il n'existe pas de médicament contre le Zika. Pas de vaccin non plus. La santé publique est sur ses gardes et ne peut, pour l'instant, que renforcer les recommandations de lutte et de protection contre les moustiques qui propagent le virus. Et rappeler que oui, le Zika est bel et bien une nouvelle menace à la santé du monde. En effet, depuis son apparition au Brésil, le virus s'est propagé à 10 pays de la zone tropicale du continent américain ainsi que des Caraïbes.